Sur tes pas…

Texte court sur tes pas

J’ai pris la route…
Je voulais te retrouver.
J’ai traversé les saisons…
Comme le vent, j’ai caressé les blés,
Senti les odeurs naissantes.
J’ai nagé dans des mers
Et j’ai nagé dans des lacs,
J’ai ramassé les feuilles,
Et j’ai coloré la vie.
J’ai regardé la neige tomber,
Tes pas n’avaient pas laissé d’empreintes.
Longtemps, j’ai marché,
En semant des fleurs sur ma route
Dans le secret espoir, que tel le petit Poucet,
Tu te souviendrais de ta maison.
Je me suis abreuvée à la rosée du matin,
Et je me suis reposée pour reprendre des forces.
J’ai traversé des paysages sans couleurs,
Mais ton ombre n’y était pas.
J’ai volé au-dessus des nuages,
J’ai traversé des pays,
J’ai parcouru des plaines,
J’ai traversé des rivières,
J’ai escaladé des montagnes,
J’ai franchi des ponts,
J’ai navigué sur des océans,
J’ai vu des lieux à la beauté saisissante,
J’ai visité des cités riches de culture,
Peut-être y étais-tu passé ?
Partout, je t’ai cherché
– obstinément –
J’ai erré dans des villes éclairées par la nuit.
J’ai marché le long de la mer.
Je me suis baignée dans le soleil couchant,
Pour me réveiller dans son levant.
Et puis, je suis rentrée chez nous,
– sans toi –
Le temps avait passé.
Mais les saisons demeuraient intactes.
Le printemps avait toujours la couleur de l’éclosion.
L’été séchait toujours les larmes.
L’automne déshabillait toujours la nature.
L’hiver ressemblait toujours à un désert.
J’ai alors fini par admettre que tu ne reviendrais plus.
Tu étais désormais de l’autre côté de l’horizon,
De là où on ne revient jamais…

Doucement…

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Doucement je me panse de toi,
Je colmate les absences, le manque.
Je ne t’oublie pas,
au contraire je te rends unique.
J’apprends à te comprendre, à t’aimer différemment.
Je transforme mes émotions d’état brut à un état façonné.
Je te modèle au temps et te porte dans un coin de mon cœur,
là où l’on n’oublie jamais, là où l’on puise au son d’une chanson souvenir,
d’un lieu reconnu, d’un parfum attrapé…
Doucement je regarde derrière moi,
chemin mêlé d’embûches et de bonheurs.
Je ne t’oublie pas,
au contraire je te rends beau.
Je sème des fragments de notre histoire dans le ciel étoilé.
Je les regarde s’éparpiller et virevolter dans l’air ambiant.
Je te couve de baisers et te dessine en mots,
sur des feuilles colorées, sur des murs invisibles,
ils deviennent ma poésie et mon cinéma.

Doucement, je me souviens…

Il… Elle…

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À l’orée de toi
dans ton absence,
mais me vois-tu ?

Je consigne des mots
dans un carnet,
ils n’intéressent que moi.

Je ne te vois plus
ne t’entends plus,
suis-je perdue de toi ?

Métronome du temps éperdu
que deviendrons-nous ?
Sûrement des sentinelles du souvenir.

Les cœurs se disloquent
jointures des sentiments
aimer jusqu’à se perdre.

Automne

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Comme une collection de haute couture,
L’automne aime à se décliner :
Tantôt doux, tantôt ensoleillé,
Tantôt brumeux, tantôt pluvieux,
Tantôt froid, tantôt gelé,
Tantôt venteux,
L’automne, souvent, surprend.
Cette saison n’a pas la tâche facile.
Elle vole des minutes au jour,
Dépouille la nature,
Incite à la mélancolie.
Coincé entre l’été adulé et l’hiver aux frimas attendus,
L’automne ressemble à un grand pêle-mêle
Dans lequel chacun y dépose ses humeurs,
À l’image de l’environnement
Qui se colore au gré des caprices du temps.
L’automne, pourtant, poursuit sa route,
En véritable artiste.
Partout où il passe,
Il se répand dans un camaïeu mordoré,
Transforme les chemins en tapis feuillu,
Invite la lumière par-delà les branches d’arbres dénudées.
Et pour les plus gourmands, sème des odeurs de tartes aux pommes,
De châtaignes grillées et d’omelettes aux champignons.
L’automne a comme un goût d’enfance.
Il suffit de fermer les yeux pour retrouver ces senteurs de toujours…

Au fond de soi

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Être en perte de vitesse avec soi parfois.
Toucher ce fond jusqu’à l’insondable.
Puiser encore et toujours pour continuer,
Ressources inépuisables, mais fragiles aussi…

Être en équilibre sur une ligne incertaine
Entre lourdeur et légèreté, un souffle qui tangue.
Chercher la force dans des abîmes vertigineux,
Et libérer les entraves qui empêchent d’avancer.

Respirer enfin à plein poumon,
Ne plus avoir peur d’être.
Lâcher prise sur les liens qui retiennent,
Et vivre vers demain…

 

 

 

Balancier du cœur

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Il y a les jours avec, les jours sans…
Les maux se posent, encombrent, étouffent.
Incertitude de la vie, de ce que l’on est.
Je compte, tu comptes, il ou elle compte… Pour qui, pour quoi ?
Monde qui tangue dans des pas qui cherchent.
Survivre à l’égoïsme et trouver sa place dans un but d’existence.
Dire, ne pas dire, ou juste deviner dans les regards ?
Pourtant il faut avancer, sourire, taire ses peurs, ses craintes.
Se raccrocher à un point d’ancrage comme une musique apaisante, en se berçant de mots pour libérer les oppressions.
Je te donne ma main et un jour peut-être me donneras-tu la tienne…

Le blues de la rentrée…

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Gris septembre…
L’humeur ambiante se glisse dans la grisaille,
comme si les sourires étaient restés accrochés aux porte-manteaux des vestibules.
Les automobilistes sont teigneux et ébrouent leur hargne à grand renfort de coups de klaxons intempestifs et de queues de poissons en veux-tu en voilà.
Quant aux clignotants, ils semblent avoir trouvé refuge au fond d’une pochette surprise !
Dans les rayons des magasins s’impose le droit de passage pour les caddies surchargés ;
Et pas la peine de s’excuser : « On est pressés, nous, qu’est-ce que vous croyez ! »
Ah oui, j’oubliais, la politesse c’est comme les clignotants : une option !
Dans le RER les portables crient les rendez-vous à la cantonade ;
Les vies ont besoin d’exister haut et fort,
Et tant pis pour le voyageur qui tente de s’échapper dans sa bulle…
À la rentrée, tout le monde court après quelque chose,
oubliant simplement l’essentiel : le respect de l’Autre…

Aurions-nous perdu les clés de l’humanité ?

Corse 11mlb

Dans les océans
Là où les vies s’enfoncent dans les abîmes

Dans les bombes humaines
Qui frappent n’importe où

Dans les pays en guerre
Qui se battent pour une religion sans partage

Dans les regards d’enfants affamés
Dans la misère quotidienne
Dans les mots qui s’habituent
Dans les yeux qui se ferment pour ne pas voir
Dans les gestes las…

Je rêve d’une clé gigantesque
Qui ouvrirait toutes les portes
Dont la plus précieuse,
Celle du cœur…

Pirate des mers

Blog photo13

En soulevant la mer, j’ai cherché les pas de ton enfance.
Le sable humide conserve les vestiges de donjons, remparts de tes ennemis imaginaires,
Tandis que des fragments de coquillages ont déposé leurs empreintes.
L’immensité t’appartenait.
Ton rire emportait le vent et se mêlait aux flots.
Les voiles arc-en-ciel fendaient l’air devant tes yeux ravis.
Un jour, tu deviendrais un grand navigateur.
Tu pointais ta main vers l’horizon, là où les rayons du soleil se dessinaient en arabesque.
Armé de ton râteau en plastique, tu te livrais à un vrai combat.
Toi, le pirate de tous les océans !
Mais les vagues finissaient toujours par engloutir tes rêves.
Tes larmes au goût salé t’abandonnaient dans un sommeil réparateur.
En soulevant la mer, j’ai cherché tes rêves ensevelis.
Et je t’ai cherché… toi.
À leur tour, d’autres enfants viendront conquérir les éléments,
Peut-être trouveront-ils ce que tu y as laissé ?