
La poésie de l’instant se cueille dans le regard que l’on pose sur ce qui nous entoure…
La poésie de l’instant se cueille dans le regard que l’on pose sur ce qui nous entoure…
J’aime les matins où le ciel traîne dans son sillage
des restes d’aurore encore endormie…
Un jour, on ira voir la mer…
Je l’imagine dans la lumière orangée d’une fin de journée,
sans que rien ne vienne troubler sa surface.
Elle serait posée là, devant nous,
tel un tableau qui sortirait de son cadre.
On marcherait sur le sable de nos pas pressés.
Nos rires, heureux, se mêleraient aux senteurs tant espérées !
Main dans la main, plus rien ne compterait alors que cet instant…
Un jour, on ira voir la mer…
Lorsque le temps des masques sera derrière nous
Je pourrai à nouveau regarder ton sourire
Te prendre dans mes bras
Te serrer contre mon cœur
Là où mes battements rejoignent les tiens !
Nous pourrons alors déployer nos ailes
Et nous envoler, juste toi et moi,
Vers un nouvel ailleurs…
Ce matin un reste d’automne s’est échoué sur la terrasse.
Il avait la nostalgie des jours de pluie…
Le printemps se confine
à l’intérieur des habitations…
Marcher à pas feutrés entre quatre murs
Écouter le printemps par la fenêtre ouverte
Et réinventer le temps
dans l’attente de demain…
Ce matin-là j’ai eu envie d’être jolie, ou plutôt de me sentir vivante. Alors, j’ai ourlé mes cils de rimmel plus qu’à l’accoutumée, j’ai apposé une touche de blush sur mes joues pour illuminer mon visage, j’ai appliqué du rouge à lèvres pour donner à mon sourire un éclat rassurant, j’ai accentué le fard sur mes paupières pour rendre mon regard plus profond… Je sentais que tu me quittais et je voulais donner à ces gestes quotidiens une ampleur différente. Bientôt nous allions nous retrouver pour un café où je savais croiser ton regard déjà si loin de moi… À chacun de nos derniers rendez-vous ton intérêt feint avait été la plus douloureuse des condamnations. Je te perdais, je le lisais dans tes yeux absents et dans tes silences gênés.
Ce matin-là j’avais décidé que ce serait notre dernier matin. Je savais que je prendrais la décision pour nous, car c’était ce que tu attendais de moi. Je devais être habile, te laisser croire que c’était moi qui mettais un terme à notre histoire. Je devais être forte pour nous deux, pour te permettre d’avancer vers ta nouvelle vie, vers celle qui t’attendait, qui t’espérait depuis déjà de longs jours. J’ai pris mon plus beau sourire… Je t’ai rendu ta liberté, et le bonheur affiché soudain sur tes traits et que tu avais caché au creux de ton cœur, a été le plus terrible des aveux. J’avais la conviction maintenant que tu en aimais une autre et te retenir ne servait plus à rien. On ne se bat pas contre l’impossible…
J’avais eu le courage de me voiler derrière un maquillage appuyé pour cacher ma peine… Il y a des souffrances personnelles et intimes qui ne se partagent pas…
Dans ce petit matin ordinaire, j’ai marché longtemps dans les rues. Il y avait un léger soleil, juste ce qu’il fallait pour ne pas sombrer trop profondément, et j’ai compris qu’il y aurait d’autres matins ordinaires…
Et si on dressait entre nous un mur invisible
où on pourrait se toucher sans s’atteindre !
En réinventant de nouveaux gestes pour s’aimer en liberté confinée…
Redessiner les contours du temps
Et dire « je t’aime » plus fortement…